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Damas la “Djemila”

2010 septembre 24
facade de la Mosquée des Omeyyades Damas

La Mosquée des Omeyyades. Un truc trop gros pour rentrer dans le cadre...

“Djemila” veut dire Belle, en arabe.

[Note à benêt : hélas, “la” veut dire “non”, mais non, là ce la là désigne bien l’article défini de notre bon vieux gaulois]

Damas, c’est la ville arabe par excellence. Et j’en ai vu un paquet. Sans conteste l’une des plus belles, aussi.

C’est une grande ville à l’échelle du coin, avec ses 6 millions d’habitants, elle n’a pas d’équivalent dans le secteur. Une ville ancienne, l’une des plus vieilles du monde. Une ville ouverte enfin, de plus en plus. Osman, éphémère voisin de bus, me le confirme “The country was closed to strangers during years, but now, we are happy to see more and more people from Europe. Our image is bad, but it’s changing”. Et il a bien raison le bougre. A mon tour d’amener de l’eau à ce moulin.

Damas bouge. Le souk de la Vieille ville, restauré, est le plus beau et le plus vivant qu’il m’ait été donné de voir. Tellement plus authentique qu’à Istanbul, tellement plus vaste qu’au Caire, tellement moins attrape-touriste qu’à Marrakech. La Mosquée des Omeyyades en est le joyaux, l’une des plus anciennes et des plus importantes de l’islam. Les temples de toutes confessions y fleurissent alentours. Le quartier chrétien regorge de bars et de restaurants, et les discothèques sont dans la nouvelle ville : les nuits de Damas sont agitées.

J’ai rencontrée Dolly en Turquie, elle se propose derechef pour être ma guide dans ce dédale qu’est la Vieille Ville. Elle parle un français parfait : elle l’étudie, et est major de promo, ce qui lui vaut une récompense. Le prix cette année ?, un mois à Paris, en 2011. J’aurais aimé être de retour pour lui retourner la faveur, tant elle s’est montrée disponible et intéressante.

Dolly et Owen Damas

Dolly et Owen. Enfin, Owen et Dolly, de cet angle...

Damas, carrefour historique, est une ville de rencontre. Avec les voyageurs, Owen en tête, compagnon de crapahutage depuis la frontière, mais aussi Mark l’australien (ils vous reviendront sous forme de Portraits), Francesco et Federico les italiens, Taz le hollandais, Lisen et Federico, improbable couple allemano-italiano-maltais, et bien d’autres. Avec les français, nombreux à venir ici étudier l’arabe, dont la sympathique Myriam. Avec les Syriens, chaleureux et accueillants, au gré des ballades, des parcs publics.

En grimpant avec Myriam la colline qui surplombe la ville aux Omeyyades, et qui héberge un quartier très populaire (les habitants ont eux-mêmes bricolé un réseau d’eau potable par exemple), nous sommes interpellés : Chai ?* Djihad, de son nom, nous reçoit en famille pour nous offrir tour à tour thé, clope, café, reclope, montagne de bouffe, thé et clope. Myriam baragouine avec nos hôtes toutes ses bases d’arabe. Un thé qui dure donc 2 bonnes heures. Et 50m plus loin : Chai ?

Et rebelote.

Damas - chez l'habitant

Invitations chez l'habitant à tous les coins de rues : c'est Damas

Les alentours sont riches de sites enchanteurs et chargés d’histoire. Maalula, village araméenophone et ses églises -c’est là que la super-héroïne chrétienne Ste Thecla s’est fait la malle grâce à une faille créée par Dieu dans le rocher, elle est toujours là - – la faille -. Bosra, et ses ruines romaines, qui sont aujourd’hui encore habitées, plus son impressionnant amphithéâtre/forteresse, les arabes ayant reconverti le bâtiment initial romain à des fins plus guerrières.

Damas dispose donc d’un catalogue touristique qui a de de quoi se défendre. Mais son charme, vous l’aurez compris, ne vient pas de là. Son charme, c’est les Damascènes, c’est son agitation, le bruit, les odeurs…

Damas c’est une ville vibrante, belle et vivante. Une pépite de culture arabe, brute. Et c’est juste une expérience inoubliable.


* Chai: thé

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